
Monsieur tout le monde gagne 72 000 dollars par an. Sur le papier, tout va bien pour lui. En réalité, il est enchaîné. Pas avec des chaînes, mais avec des chiffres, des intérêts et des factures.
Il fait partie des millions de personnes piégées dans le grand camp de travail américain, transpirant pour rembourser une dette nationale de 37 000 milliards de dollars qui enrichit la caste dirigeante.
Il loue un petit appartement délabré dans une jungle de béton ou rembourse un prêt immobilier pour une maison qui appartient toujours à la banque. Il a commencé à travailler vers l’âge de vingt ans et, à moins de gagner au loto ou de mourir subitement, il travaillera jusqu’à ses quatre-vingts ans.

Cela représente six décennies d’énergie, de créativité et de souffle aspirées pour alimenter un système qu’il n’a pas construit et qu’il ne contrôle pas. Il mange tout ce qui lui tombe sous la main : des haricots, du riz, du pain bon marché, le paquet familial de bananes abîmées.
Il conduit une voiture d’occasion qui bringuebale en hiver et consomme plus d’essence qu’il ne gagne d’argent. Pas de vacances, pas de luxe, pas de marge. La retraite ? Une camionnette garée derrière le supermarché, s’il a de la chance.
Le conseiller fiscal arrive avec un sourire narquois. C’est le percepteur qui sourit. Même parasite, masque différent. Il se fiche de l’avenir de Joe. Il est là pour s’assurer que Joe paie, et paie correctement.
Il interprète la loi, déchiffre les règles, puis rappelle à Joe combien il doit. Le fisc prend le gros morceau. Le conseiller vous dit quel membre couper en premier. Et ce n’est pas seulement Joe.
C’est tous les freelances, tous les artisans, toutes les infirmières, tous les enseignants, tous les caissiers de station-service.
Si vous avez moins d’un million à votre nom, vous êtes une ressource. Si vous avez moins de trois cent mille, vous êtes dans le broyeur. Votre travail est leur carburant. Votre temps est leur profit. Vous échangez votre vie contre des chiffres sur un écran, et ils appellent ça la liberté. Mais c’est de l’esclavage.
L’argent, c’est du temps. Le temps, c’est le pouvoir. Et le pouvoir sans consentement, c’est l’esclavage. Vous êtes leur esclave. Et pendant que vous transpirez à remplir des formulaires, ils s’envolent. Les maîtres boivent du gin saphir sous des lustres qui coûtent plus cher que votre quartier.
Ils achètent des maisons avec les dividendes que votre pension ne verra jamais. Leurs enfants sont propriétaires des immeubles où vos enfants louent. Ils mangent du steak importé d’Espagne pendant que vous réchauffez des nouilles au micro-ondes et priez pour que le frigo tienne encore un mois.
Ils détiennent la dette. Ils écrivent les lois. Ils financent les consultants. Ils flottent au-dessus de la tempête pendant que vous vous noiez dans le déluge. C’est un système de castes. Pas par naissance, mais par bilan financier.
Vous travaillez. Ils encaissent. Vous obéissez. Ils commandent. Vous vieillissez. Ils s’élèvent. Et on vous a dit que c’était la démocratie. Que c’était une chance équitable. Que c’était le capitalisme. Ce n’est pas le cas.
C’est une plantation.
Vous portez simplement une cravate à la place des chaînes.

~ SiriusB Chaman
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